El Diario Latino #2
Santa Fé de Antioquia, Colombie : Jour 10
Dans la vie, y a deux sortes de personnes : les Aventuriers et les Hipsters
Enfin un endroit un peu posé pour écrire. Foutredieu, c’est pas si évident de conjuguer aventure et écriture ! J’imagine que les vrais digital nomads voyagent pas de la même façon que moi. Sans doute qu’ils favorisent les grandes villes avec leurs cafés hipsters où ils peuvent se connecter tranquillos en se tapant des latte macchiato tout comme à la maison, en louant un Airbnb plusieurs jours d’affilée. C’est pas du tout ma manière de faire, et je compte aucunement la changer. Le truc, c’est que si je veux écrire sur l’aventure, faut bien que je la vive pour de vrai avant, nan ?
Je pensais à Kerouac, hier. Y me semble bien qu’il rentrait chez môman entre deux virées avec Neal Cassady pour taper ses notes et tenter d’en faire des romans. Ma foi, si je dois me contenter de larguer quelques mots à l’arrache ici, pour les mettre en forme et reconstituer le puzzle une fois rentrée, pourquoi pas ? Hunter S. Thompson s’y prenait un peu de la même manière, et pour tout dire il aurait presque souhaité que ses patrons des grands journaux soient suffisamment freestyle pour oser publier ses bouts de reportages tels quels.
On verra comment ça se goupille, aujourd’hui j’ai du temps, une connexion qui tient la route, et du produit anti-moustiques. Ces petits enculés me défonceront pas les jambes pendant que j’écris. Et puis, j’ai qu’à traverser la rue pour aller me taper une bière si jamais l’inspiration venait à manquer.
Je me sens bien ici. J’aurais pu faire comme ces fameux hipsters et rester à Medellín, qui est soi-disant une ville géniale, ultra-vivante, moderne et compagnie. Tu parles. Je l’ai à peine traversée en taxi pour me rendre du terminal sud au terminal nord. M’avait l’air aussi moisie que les autres grandes villes ! Ce village me ressemble beaucoup plus. C’est pas hipster pour deux sous, loin s’en faut, mais imaginez Indiana Jones débarquer chez les barbus en slim et vous aurez une idée de ma dégaine.
Ouais, parfois, vaut mieux rester avec ses paires…
C’est un monde de fou
J’ai quitté Manizales le lendemain du premier Diario, déjà impatiente de continuer ma route. Aussi beau que soit un endroit, il le sera jamais autant que celui que tu connais pas encore. Le chauffeur de taxi m’a prise pour une Espagnole. Ça fait toujours plaisir de se dire qu’on parle suffisamment bien la langue pour faire illusion. Au terminal, le petit jeune qui conduisait le collectivo (mini-bus) m’a fait monter à l’avant. Rien de mieux pour avoir une vue totale sur l’Eje Cafetero, ou Zona Cafetera, bref, la région du café, quoi, constituée de montagnes où les fameux plants croissent comme des petits fous.
Ce conducteur avait l’air très fier de sa région. C’est un truc que j’ai souvent remarqué, et pas que chez les Latinos. D’où je viens, les gens sont également persuadés que rien ne vaut l’endroit où ils sont nés, alors que bien souvent, ils ont jamais foutu les pieds ailleurs. Ce sentiment d’appartenance, qu’on appelle je crois “régionalisme”, m’est totalement étranger. J’ai sans doute trop souvent déménagé pour venir encore d’où que ce soit, et être attachée à un lieu précis. Et puis, je sais que le monde qui s’étend au-delà de notre paillasson recèle un charme qu’aucun lieu connu ne pourra jamais prétendre posséder. Mais ce type n’était pas trop causant, en fin de compte. Tant mieux, je déteste parler quand j’observe le paysage. Les gens ont souvent cette sale manie de la ramener au lieu de te laisser te concentrer. Bref, ce mec-là était cool pour ça, et on se contentait de se sourire bêtement quand nos yeux se croisaient.
On a fait un arrêt dans une ville pour qu’il réceptionne d’autres voyageurs. Depuis la place du mort du micro-bus, je regardais tout ce qui se passait d’un œil à la fois habitué et surpris. Ça criait de partout dans cette rue, les rabatteurs de bus donnaient de la voix, comme ils font dans toute l’Amérique Latine, PEREIRA, PEREIRA, PEREIRITA (le bled où se dirigeait le bus), un homme orchestre attifé en rastaman est passé en claudiquant devant moi, un autre est monté dans le bus pour vendre ses chewing-gums, en appelant à Dieu pour nous inciter à céder et lui acheter ses merdes, des femmes avec leurs glacières hurlaient HAY AGUA HAY GASEOSAS (y a de l’eau, y a des sodas), ajoutant au vacarme général, et les rabatteurs continuaient, sube mi amor, te esperamos (monte chérie, on t’attend), qu’ils disaient à tout ce qui porte des seins. Un peu plus loin sur le trottoir un resto-grill de salchichas (saucisses) crachait ses vapeurs graisseuses tandis que le chauffeur, à l’aise dans son univers, poli et souriant, encaissait le fric en attendant que son bus soit plein.
Je me suis dit que c’était une réalité que les gens de chez moi ne pouvaient même pas envisager. Tout ce bordel, cette chaleur humaine et cette folie à cent à l’heure. Toute cette crasse qui pourtant se débrouille pour être accueillante. Nan, ils pouvaient pas imaginer. Et je me demandais comment moi, j’avais réussi à m’y faire.
C’est une réalité que j’aimerais savoir transcrire davantage, surtout dans mes livres.
Le rappeur du bus
Arrivée à Pereira, j’ai direct enchaîné avec un bus pour Salento. Y avait quelques gringos à bord pour une fois, ce qui ne m’arrive pas souvent. C’est dingue, mais j’ai régulièrement l’impression d’être la seule touriste au monde ici. Pourtant, je sais qu’on est légion. Sans doute que je me lève trop tôt pour eux. Il m’arrive d’être déjà dans le bus à 7h du mat alors que le touriste de base émerge pas avant 9h.
Peu avant la fin du trajet, un mec est monté avec son gosse. Le style roots, avec des écarteurs aux oreilles et des tatouages sur les bras. J’ai tout de suite su que celui-là aussi allait chercher à nous vendre quelque chose.
Il a sorti un poste de radio à l’ancienne, du style qu’avaient les rapeurs à l’époque de l’arrivée du hip hop, et il a dit : La pire prison qui existe, c’est celle qu’on porte dans notre propre tête. On doit se libérer d’elle avant tout si on veut un jour essayer d’être libre. La chanson que je vais vous chanter cause de ça. Du labyrinthe de la pensée qui torture un Homme dans son cerveau.
Oui. Pour ceux qui ont lu Borderline, je pense que vous voyez très bien de quoi je veux parler, et pourquoi j’ai été si surprise. Alors il a lancé sa musique et s’est mis à rapper dessus. Un truc vraiment cool, avec des paroles profondes, un bon rythme, de la passion. Bon après, faut dire que je suis bon public avec le rap latino. Je trouve que ça envoie grave, bien plus fort, en fait, que le rap d’autres pays.
Quand il a terminé, j’ai été la première à lui fourguer un billet. En faisant ce geste, je me suis soudain souvenue de Wish, qui donnait systématiquement aux saltimbanques et autres artesaños (artistes de rue) qui croisaient sa route. Le moindre jongleur qui faisait son truc face aux moto-taxis, profitant d’un feu rouge à Pucallpa, le plus mauvais tisseurs de bracelets à Lima, il lui filait quelque chose, alors que lui-même n’avait quasiment pas un rond. Parce que, lui-même, il avait galéré dans sa jeunesse, et vécu dans la rue, avant de devenir chaman. Qu’il savait ce que c’était, et qu’il avait pas la moindre envie d’oublier.
Moi, j’avais oublié ce trait de caractère de Wish, avant de filer 2000 pesos à ce type en lui disant que ses paroles étaient puissantes. Et puis, par la force des choses, tout le monde dans ce bus a fini par lui fourguer un peu de monnaie. J’étais contente d’avoir initié le machin. Je sais comment c’est. Faut que quelqu’un se lance avant que les autres l’imitent.
Une rando de 20 KM, des colibris et un paquet de clopes
Salento est un village très touristique, mais adorable. Comme dans tous les villages sud-américains, la vie se concentre principalement sur la place principale face à l’église, avec ses petites cabanes qui vendent de la bouffe et ses décorations de Noël. J’ai posé mon sac à l’hôtel et j’ai été me taper une bière dans un rade dont la musique m’avait attirée. D’ailleurs c’est plus ou moins devenu une habitude. Quand je débarque quelque part, je me défais de mes affaires et pars me balader de par les rues pour me boire une cerveza quelque part.
C’est le lendemain que je suis partie pour la fameuse Valle de Cocora. A 6h30 du mat j’étais sur la place centrale pour choper une jeep qui m'emmènerait au début de la rando. Ça faisait longtemps que je m’étais pas retrouvée seule pour marcher en pleine nature comme ça, et surtout pas vingt putains de bornes entre collines et forêt de nuages !
Heureusement que j’avais eu la présence d’esprit de louer des bottes à l’hôtel. L’escapade avec le dueño de Manizales et mes chaussures trempées au retour m’avaient au moins servi de leçon. J’ai dû franchir des rivières et patauger dans la boue pour accomplir ce chemin. Ça montait sa race et j’étais essoufflée à mort, mais faut que je m’entraîne. Si je veux faire des treks plus tard, y a pas à moyenner.
Ça m'a pas empêchée de fumer des clopes tout le long de la route, ceci dit. Je crois bien être la seule à fumer comme ça en randonnant. Les gens d’ici ne fument qu'occasionnellement, parce que c’est un luxe, et les gringos, ma foi, la majorité d’entre eux sont trop healthy pour ça. Les Blancs ont trop bien appris leur putain de leçon. Je m’en tape, j’ai beau être très spirituelle dans certains domaines, je suis pas obligée de prendre le packaging complet. La punk qui vit en moi crache à la gueule de tout ça.
J’ai fait un arrêt à la ferme de colibris, pas très raisonnable vu le prix, mais je tenais à voir ces oiseaux et puis le bout de fromage et le chocolat chaud étaient inclus. Vous pouvez rire, mais j’avais rien avalé depuis la veille tout en m’étant levée à 4h du mat, parce que j’essaye de faire des économies, et que rogner sur la bouffe est le moyen le plus efficace que j’ai trouvé. Après des heures de marche, ces maigres denrées étaient plus que bienvenues.
Un guide et trois Français sont montés à la ferme pendant que je filmais les bestiaux. J’ai tout de suite su qu’ils étaient français, à leur rire. C’est fou qu’on puisse reconnaître sa langue natale dans un simple rire. Mais c’est pas avec eux que j’ai causé, ça non, mais avec leur guide, un jeune gars très cool qui m’a montré les photos qu’il prenait durant les treks où il accompagnait ses clients. Il avait un sacré œil ! Ses photos d’oiseaux étaient dignes d’un pro, et j’ai vraiment apprécié de papoter avec lui. Il semblait aimer son boulot, et rayonnait d’une belle énergie.
Du coup, je lui ai demandé d’essayer de me photographier ces satanés colibris bien trop rapides pour moi. C’est lui qui a pris ce cliché d’eux. Bon, mon appareil est moins bien que le sien, mais au moins j’ai une photo valable !
Ça m'a requinquée de le croiser et j’ai repris la route avec un nouvel allant. Du moins, jusqu'au milieu de la montagne qu’il fallait gravir jusqu’au sommet, quasiment tout droit. J’en ai chié sa mère. Mais une fois en haut, il restait plus que quatre kilomètres assez faciles, en descente, vers la fameuse vallée où poussent ces palmiers à cire uniques en leur genre. Ils offraient une impression bizarre, mais ma solitude et la brume sur les montagnes me laissaient un sentiment d'éternité, de puissance, que j’ai respiré à pleins poumons.
Vingt kilomètres et quatre heures de marche solitaire ont un drôle d’effet sur un Homme. Je me sentais lavée. Épuisée, mais comme nettoyée de l’intérieur.
De retour à l’hôtel, j’ai profité de la machine qui se trouvait là pour laver tout mon linge, plein de boue, de sueur et d’herbe depuis la marche avec le dueño de Manizales. L’eau de la douche était tiédasse, mais c’était le cas depuis que j’avais quitté Bogotá, et je commençais à m’y faire. Tant pis pour mes muscles crispés. Eux aussi, ils allaient finir par s’y faire.
J’ai été me prendre une bière. Manger un morceau. Le lendemain je redécollais, une longue journée de bus m’attendait.
Avant de partir, j’ai laissé un exemplaire de Borderline à l’hôtel, dans la bibliothèque prévue pour le bookexchange.
La chiva de la mort, le pollo et la DMT
Le bled que j’avais choisi n’était pas facile à atteindre, du moins, il s’écartait un peu de la route classique du gringo. Pourtant, au terminal de Salento, j’ai trouvé d’autres touristes qui prenaient la même direction que moi. Celle de Jardín, en l'occurrence, village niché en plein cœur de la Zona Cafetera. Il y avait là deux Polonais, une Thaïlandaise et un Hollandais. Les Polaks sont rapidement venus me parler. Et c’est toujours la même histoire : ils me racontent qu’ils sont là pour deux semaines, que ça fait déjà une semaine qu’ils sont là, et au vu de leur parcours c’est le genre qui se contente de quelques spots parmi les plus touristiques. Et puis le type vise mon sac, et me fait :
- Et toi, t’es là pour combien de temps ?
- Un an.
- Un an (pincement de jalousie) ? Et tu voyages qu’avec ça ? Hey, regarde chérie, elle part un an et elle a qu’un tout petit sac ! (et, se retournant vers moi) J'arrête pas de lui dire qu’elle prend toujours trop, mais bon…
- Je suis minimaliste, je fais comme pour m’excuser, en avisant son sac du coin de l’œil, qu’est pas plus léger que celui de sa copine…
La Thaïlandaise hoche la tête vigoureusement. Elle voyage avec encore moins que moi. La Polonaise s’intéresse à mon cas, est surprise que je sois écrivain, veut en savoir plus. Quand je lui dis que j’écris une saga, elle veut savoir si c’est de la fantasy. Marrant, hein, que les sagas soient forcément associées à ce genre-là. Mais non. Je finis par lui montrer mon livre.
On se tape les premières heures de bus chacun dans son coin, les touristes jouant avec leur téléphone ou en train de pioncer, moi collée à la vitre à regarder mon paysage. Lors du changement de bus au terminal, tous se précipitent pour aller bouffer vite fait du pollo con arroz (poulet avec du riz) dans le premier rade qui traîne. Moi non. Je mange pas de pollo et j’ai pas de sous. Je me contente d’un coca et de mes clopes. C’est ça quand on part longtemps. Faut une certaine ascèse, et être capable de bouffer qu’une fois par jour.
Une heure plus tard, on grimpait dans la chiva, bus typique de la Colombie. Pour des gringos comme nous, c’était le rêve, surtout pour moi qui aime être au plus près de la nature. Mais on a vite déchanté. Au bout de deux heures de route à deux à l’heure, à cahoter de partout et à rebondir sur nos fesses comme des zébulons en phase terminale, avec le froid et l’humidité qui tombaient à mesure qu’on s’élevait dans les montagnes, le trip n’était plus si folichon que ça.
On nous avait dit que le trajet durait entre deux et trois heures.
Quatre heures plus tard, il faisait nuit, on était frigorifiés et toujours pas arrivés. J’ai fini par dévier mon esprit de sa souffrance en papotant philo et DMT avec le Hollandais. C’est le genre de conversation que j’adore, suffisamment intriguante et prenante pour parvenir à se concentrer sur autre chose.
Un village en fiesta perpétuelle
Une fois débarqué à Jardín, ce que je me figurais comme un tout petit pueblo assoupi s’est révélé être un village endiablé à la vivacité extrême, avec une place centrale immense, une église gigantesque, illuminée à mort pour Noël, et des gens absolument partout, en train de boire du café, de la bière ou de l’aguardiente, tout ça entouré de musique provenant des différents bars tout autour de la place. Incroyable !
C’est peut-être parce que j’habite moi-même dans un trou paumé, mais ça me fait bizarre de voir tant de gens vivre à l’extérieur, à se retrouver tard le soir comme ça, toujours accompagnés de musique. C’est pas une légende. La Colombie est vraiment vivante, avec une culture de proximité entre les habitants qui fait défaut à la France, y me semble. La chambre de mon magnifique hôtel pas cher du tout donnait sur la place, mais j’étais défoncée de fatigue et le grabuge m’a pas empêchée de dormir.
Le lendemain j’ai recroisé le Hollandais et on est partis poursuivre notre conversation en se baladant en dehors de Jardín. Une chouette marche de onze kilomètres au milieu des bananiers. Au retour il prenait la route pour Medellín, et moi je me suis payé un délicieux café (c’est la région, après tout) sur la place.
C’est marrant, moi qui suis d’un naturel sauvage, je commence à accepter d’être exposée au monde. Et je m'imprègne. Je m'imprègne à mort de tout ce qui m'entoure.
Jungle + Colonialisme = Santa Fé de Antioquia !
Le bus partait à 7h du mat, j’allais me rendre à Medellín, mais j’y parviendrais assez tôt pour pas avoir à y passer la nuit. La ville la plus cool de Colombie, tu parles ! Ça me fera toujours marrer, ça. Elle avait l’air aussi crado que les autres. Tout ce qui dépasse le pueblo (village) me semble monstrueux et flippant. Et puis en tant que fille seule, j’ai pas la moindre intention d’aller dans un bar pour me faire draguer et me retrouver avec du GHB dans le verre, ou plutôt, toute nue et dépouillée le lendemain dans une poubelle, sans aucun souvenir de la soirée. J’exagère peut-être, mais le regard des hommes sur moi me suffit déjà amplement. Pas envie de tenter le diable, et pas mon délire non plus. Donc j’ai pris un taxi pour changer de terminal et sauté dans un collectivo pour Santa Fé de Antioquia.
C’est marrant, mais je pensais pas débarquer dans un bled si humide, quasiment la jungle, qui a pourtant des airs coloniaux. Les moustiques m’ont attaquée dès ma première clope dehors à mon arrivée à l’hôtel. Une sorte de petite maison chez l’habitant, vraiment pas chère, où je suis en train d’écrire ces lignes. Malgré ma fatigue, je suis sortie en traversant tout le village pour aller découvrir un peu les environs et me prendre une bière au parc central. Je suis tombée sur un joli cimetière, mais il était fermé.
C’est bizarre mais c’est seulement à ce moment-là que je me suis souvenue à quel point j’aimais les cimetières latinos lors de mon tout premier voyage, au point de les rechercher avec attention, de les prendre en photos sous tous les angles, et même d’écrire Borderline, assise entre deux caveaux. Parfois je me demande pourquoi une partie de la conscience s’obscurcit comme ça, et se réveille des années après.
Poursuivre l’aventure avec le Diario Latino #3 !
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