Le Coin des Desperados

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Trickster Warning (You Get What You Fucking Deserve)

Rares sont les mythes, tel celui du Trickster, qui perdurent avec tant de force au fil du temps.

Pire encore qu’une simple légende présente dans les racines de l’humanité, on parle ici d’une figure devenue carrément mythique au gré de ses nombreuses incarnations, spécialement dans le monde de l’Art.

A travers différents personnages, toujours hauts en couleurs, le Trickster ne laisse jamais indifférent.

Motivations troubles, propos offensants, humour cruel, comportement borderline… L’archétype du Trickster est un véritable punk aussi scandaleux que fascinant.

Impossible de s’en débarrasser. Son intrinsèque polymorphie le rend insaisissable et indéracinable, si bien qu’on en vient à se demander si son existence perturbante n’est pas en définitive quelque chose de nécessaire.

Trickster : Symptôme d’un monde au bord du nihilisme ou symbole d’une explosive énergie de renaissance ?

Cet article vous révèle les mystères du Fripon Divin, clown diabolique aussi détesté qu’idolâtré, qui n’a de cesse de défier le monde depuis des temps immémoriaux…


Mythe, Art, Psychologie et Société : Étude Croisée du Phénomène Trickster


TRICKSTER : LES ORIGINES

Ça roupille ? Je vais vous secouer tout ça…

The Mask

Trickster signifie fripon, farceur ou encore bouffon.

Présent sous différents noms dans toutes les légendes du monde (en vrac, Loki en Scandinavie, Coyote en Amérique du Nord, Eshu en Afrique), cette figure intrigante restée inchangée à travers le temps représente un phénomène assez rare :

Très peu de mythes ont si peu évolué. Celui du Trickster semble faire partie intégrante de l’humanité et de l'inconscient collectif, comme si sa force d'attraction et sa légitimité n’avaient jamais été reniées.

Pourtant, le Trickster est loin d'être un sujet très avenant : anarchique, rusé, cruel, individualiste, et pourvu d’un humour douteux qui ne fait bien souvent rire que lui, on pourrait croire que les Hommes se seraient empressés de le faire disparaître dans les poubelles de l’Histoire, comme on camouflerait une cicatrice honteuse, mais c’est l’inverse qui s’est produit.

Il ne cesse de renaître et de réapparaître sous de nouvelles formes, même très actuelles.

Ce petit comique tape l’incruste, y pas d’autre mot.

Un jour paysan au bonnet bicolore (Eshu) qui se balade crânement dans les rues du village en semant la discorde chez les habitants qui jurent que son chapeau est bleu pour certains, rouge pour d’autres (il est les deux, tout dépend de quel côté on regarde) jusqu’à les faire s’entre-tuer…

Le lendemain Coyote rusé et maladroit qui incendie la prairie sans le vouloir après avoir volé le feu aux dieux pour l’offrir aux Hommes, à qui on doit aussi le tout premier déluge (oups, la gaffe), et responsable du fait que les humains soient mortels (avant les Hommes renaissaient après la mort, mais ce couillon a malencontreusement fermé la porte de retour, c’est ballot)…

Le surlendemain le voilà devenu Loki qui s’amuse à insulter tout le monde parce qu’il est tout bonnement “fatigué de voir les jours se dérouler sans le moindre accroc”, et qui a le toupet de se transformer en saumon quand les dieux veulent le pécho afin de le punir…

Et enfin, Joker, qui s’éclate à foutre Gotham City à feu et à sang et à rendre Batman complètement chèvre… simplement parce que c’est drôle, mouhaha !

Bref, ce maudit Trickster est toujours le même fauteur de trouble, peu importe sous quels traits il se manifeste…

C’est d’ailleurs ce qui fait de lui un archétype, figure ou thème existant dans l'âme de chaque être humain, quelle que soit sa culture, telle une composante essentielle de son inconscient. Mais cette structure universelle se retrouve aussi dans l’inconscient collectif, d’où proviennent les représentations humaines, réelles et fantasmées.

Notre monde psychologique est en réalité articulé par des archétypes communs à tous les peuples, sans différenciation de religion ou d’époque, ce qui explique pourquoi et comment des concepts très similaires peuvent se retrouver dans des régions qui n’ont jamais eu de contact les unes avec les autres.

C’est tout à fait le cas du Trickster. Et comme tout archétype qui se respecte, il exerce son étrange pouvoir d’attraction-répulsion aussi bien à un niveau individuel que social. Eh ouais, ce clown aime apparaître sans qu’on le convoque pour semer la zizanie dans la tête des gens (rêve, lapsus, actes manqués) ou carrément dans le système social.

Et il se trouve que sa petite spécificité, à lui, c’est le bordel.

Sous ses airs de provocateur à moitié demeuré, ce satané Trickster possède en fait bel et bien une fonction : c’est un phénomène erratique pourvoyeur de bouleversements, semeur de chaos, et catalyseur de changements.

En gros, c’est un Fouteur de Merde.

ATTENTION : NITROGLYCÉRINE EN MOUVEMENT

Le désastre est une part naturelle de mon évolution.

Tyler Durden, Fight Club

Alors oui, ce bouffon fout la zone partout où il passe, provoquant intentionnellement le malaise et parfois la crainte, mais tout porte à croire que son côté “enfant terrible” est en réalité nécessaire à l’humanité qui ne peut visiblement pas se passer de lui, même si lui-même se comporte comme un indécrottable individualiste plein d’autodérision qu’en a rien à péter de rien.

Pourquoi ? Parce que son comportement force les autres à s'interroger sur le statu quo.

Fatalement, sa négligence des règles, son insouciance envers les lois, sa maladresse dont il rigole lui-même, contraignent ses spectateurs horrifiés ou charmés à adopter sans le vouloir une autre perception du monde.

L’absurdité qu’il révèle en l’engendrant et sa résistance envers les tabous les plus établis ne laissent jamais les autres indifférents.

Tel un enfant qui pousse ses parents à devenir adultes par le biais de ses questions innocentes ou inattendues, le fripon bousille les esprits encroûtés pour remettre de l’essence dans la machine. Non, la société et ses lois ne sont pas immuables, et apparemment, certains parviennent à vivre en dehors des rails.

Qu’on soit subjugué, éberlué, écoeuré ou révolté par ses agissements, il n'empêche que cette étrange personnalité nous force à considérer les choses d’un autre œil (tiens, tout comme l’Anti-Héros).

Et c’est peut-être ça le plus important : ce dérèglement qui attaque les fondations de la pensée, et l’oblige à se remettre en route, loin de ses schémas préétablis, poussiéreux et finalement, nocifs. 

THÉRAPIE PAR L’ABSURDE

Je crois que tout ce qui ne nous tue pas nous rend simplement plus… bizarre ! 

Joker, The Dark Knight

Qui eût cru que cette sorte de tornade insensée et imprévisible était ce dont l’humanité en générale, et l’individu en particulier, avaient besoin ? Et pourtant…

Vous connaissez cette notion qui dit qu’il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de Bien sans Mal ? On est en plein dedans.

Ce générateur de conflit qu’est le Trickster est aussi utile qu’inévitable.

Pour être complet, une société ou un individu doit se confronter à sa part d’ombre. Le refoulement individuel et le déni social sont extrêmement mauvais, j’imagine que je vous apprend rien, et c’est précisément là que cette figure devient thérapeutique : en acceptant cette ombre, cet enfant intérieur, cette partie primitive de l’âme humaine (rappel d’un stade ancestral où l’animal n’était pas si loin), moralement inférieure et intellectuellement puérile, l’être humain fait en réalité face à sa totalité psychique.

Le but de tout ça ? La recherche de sens.

Violer les interdits et remettre en question ses valeurs, individuelles ou sociales, signifie en réalité être en quête d’apprentissage.

Renverser l’ordre établi est une base pour la liberté et la renaissance. Pour l’évolution, en somme. Même si ses blagues ou ses farces paraissent inoffensives, cruelles ou grotesques, ce que met en lumière le Trickster est en fait radical. Comme Cartman dans South Park qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, et plonge la ville dans l’inconfort d’une absurdité ou d’une hypocrisie révélée, ou encore le Joker de Todd Phillips qui réanime les instincts de vengeance d’une société opprimée au-delà de l’acceptable et catalyse l’esprit de révolte qui gronde en sourdine en lui offrant un moyen cathartique d’expression (jusqu’à devenir le leader des parias), sa manière de procéder est finalement plus efficace qu’un quelconque discours dogmatique et hautain :

Le Trickster ne prône rien, n’encense aucune valeur, et c’est précisément ce nihilisme drastique qui agit comme l'électrochoc le plus violent qui soit.

Tout comme à l'époque où les rois étaient à l’affût des signes d’un problème du peuple évoqué par une connerie de leur bouffon, le discours ambigu de ce clown éveille la conscience du monde sur quelque chose qui cloche.

Le Trickster est un signal d’alarme. 

CYNIQUE, MOI ? NAAA…

Je m’efforce de faire dans ma vie le contraire de tout le monde. 

Diogène de Sinope

Diogène, philosophe de la Grèce Antique qui se réclame de l’école cynique, est certainement le Trickster le plus célèbre du monde.

Il a commencé sa carrière de provocateur en produisant de la fausse monnaie comme le dernier des lascars, avant de se faire tej par la populace, ce qui l’a transformé en vagabond. Un jour, il est tombé sur une souris grise qui a éveillé sa désobéissance civile (cette petite avait l’air libre et heureuse, sans obéir à aucune loi, alors pourquoi ne pas l’imiter, non de non ?).

Qui aurait parié qu’un mec qui vit à poil dans un tonneau en disputant sa bectance auprès des chiens galeux (et qui s’est permis, à 77 piges, de remettre Alexandre le Grand à sa place, avec sa fameuse phrase : Ôte-toi de mon soleil !), aurait connu une telle renommée ?

Eh oui, il semble bien qu’un vague clodo cynique comme Diogène peut lui aussi avoir des choses à apprendre aux autres, et ce, sans user d’un discours à la Socrate, que ce punk prenait pour un snob imbuvable.

C’est là tout l’art et toute la sagesse du bouffon : sa vie elle-même est un enseignement, qui, tel le maître bouddhiste illustrant par l’exemple de ses actions ce qu’il cherche à transmettre à son disciple, sans jamais user de dogme rationnel, atteint de plein fouet l’ordre établi et fait tomber les masques.

Sous ses airs d’idiot crasseux d’un village merdique, Diogène est survenu dans le quotidien des Grecs pour foutre le bordel et semer la merde dans leur tête. C’est bien connu : la tendance naturelle de l’Homme et de la société est de résister à tout changement, de se maintenir, coûte que coûte, dans une “normalité” ennuyeuse et sclérosée par la peur de la confrontation des tabous.

Par sa franchise exacerbée, ses propos acerbes (J’affronte le mal et les hypocrites avec la vérité et je leur dis la vérité sur eux-mêmes, et j’agite ma queue (comme un chien, pas comme un acteur porno, Diogène était très proche des animaux… Non, pas dans ce sens-là, putain !) devant les gens de bien et gronde devant les gens mauvais) et son cynisme éhonté, Diogène de Sinope, comme tout bon Trickster, éradique les filtres et la censure, et se révèle un initiateur de profond changement.

Et au final, c’est ça qui fait de lui un maître de sagesse, voire un mentor pour l’humanité.

UN MENTOR FOUTREMENT TORDU

- C’est par ici qu’il est passé.
- Qui donc ?
- Un certain lapin.
- Vous en êtes sûr ?
- Sûr de quoi ?
- Qu’il est passé par là.
- Qui donc ?
- Le lapin.
- Quel lapin ?  

Alice et le Chat de Cheshire, Alice au Pays des Merveilles

Parce que ouais, il se trouve que le mentor (celui qui prend le héros sous son aile dans les contes initiatiques et le guide dans sa quête en le confrontant à ses propres faiblesses et ses propres peurs) se comporte fréquemment comme un Trickster.

Les exemples sont légions : Yoda dans Star Wars, Tyler Durden dans Fight Club, Don Juan chez Carlos Castaneda, Merlin chez Arthur, et je pourrais aussi vous citer des exemples personnels de chamans qui sont réputés pour être des farceurs de première au discours ambigu, bref, toutes ces figures usent des louvoiements propres à ce thème pour faire évoluer le héros.

Omissions volontaires (ou non) de détails super importants pour la guerre qui s’annonce, propos cryptiques à double sens, cruauté soudaine et incompréhensible, humour foireux, les mentors ont la panoplie complète du parfait petit clown qu’on admire et qu’on déteste en même temps.

Mais voilà, une fois de plus, incruster des dogmes dans la tête d’un jeune Guerrier ne sert à rien. Ce qu’il faut, c’est qu’il apprenne à penser par lui-même, à se défendre seul, à trouver en lui les ressources qui lui permettront de réagir correctement aux situations nouvelles et imprévisibles…

Bref, à devenir libre. Et intelligent, aussi.

Pour le coup, Socrate ne se trompait pas (pardon Diogène) : enseigner la liberté, c’est pas faire les choses à la place de quelqu’un, mais lui apprendre à se défendre seul, à réagir ingénieusement à des situations inattendues, à avoir suffisamment d’esprit pour se montrer souple et réactif face au danger, bref, à ne pas attendre qu’un autre nous sauve les miches en permanence.

Et pour apprendre à penser sans béquilles, le mieux, justement, c’est que le maître y foute des coups réguliers, dans les béquilles.

A force de se rétamer, d’une on saura se relever, et de deux, on apprendra à ne plus tomber.

L’ARTISTE, UN GUIGNOL SUBVERSIF ?

- Vous êtes sans nul doute le pirate le plus pitoyable dont on m’ait parlé.
- Au moins on vous a parlé de moi. 

Jack Sparrow, Pirate des Caraïbes

Bon, jusqu’à présent on a surtout parlé des personnages de l’art.

Mais qu’en est-il des artistes eux-mêmes ? Peuvent-ils être les Tricksters de leur époque ? N’est-ce pas d’ailleurs le rôle de l’art, d’être subversif ?

Y a qu’à voir les réactions outrées qu’a provoqué le film Joker de Todd Phillips. C’est marrant, hein, mais ce putain de clown qui fait tomber les masques alors qu’il en porte un lui-même (ironie suprême, j’adore ça), dans le film comme dans la vie, engendre toujours des réactions violentes (amour fou, encensement dionysiaque, dégoût, rejet, dénonciation), et bordel, c’est précisément là qu’il atteint son but : on s’en fout que vous cautionniez son comportement ou pas.

Joker ne prône rien, il ne fait que montrer, et le seul truc qui importe, c’est que ça percute là en-dessous, foutredieu ! Que ça mette le feu aux poudres dans votre caboche !

Ce qu’il en résulte derrière, ça vous regarde, le Trickster s’en balance, et c’est pareil pour l’artiste. Son but n’est pas de vous faire ingurgiter une vision du monde, accepter ou aimer son histoire et ses personnages (c’est pas le président, bon sang !), l’endroit où il joue, lui, le domaine où il opère se situe bien au-delà :

Écarteler votre conscience étriquée pour y implanter quelque chose qui va déborder votre pauvre ego.

Bien sûr, je suis tentée d’évoquer Charles Bukowski, Hunter S. Thompson, Bret Easton Ellis, Marilyn Manson, Rob Zombie… ces artistes qui, de par leur œuvre et leur comportement, éveillent notre esprit critique, dans un mouvement punk, à la manière de Nietzsche, je dirais, en nous confrontant à des conceptions du monde diaboliquement éloignées de l’ordinaire. Et en passant, j’ai envie de citer cette réplique culte de Las Vegas Parano : Trop bizarre pour vivre, trop rare pour mourir, qui incarne à elle seule l’essence frelatée du Trickster.

L’artiste doit se défier de toute normalité pour créer quelque chose de véritablement unique, même si son but final n’est pas de révolutionner le monde. Simplement, faire fi de la censure, de la bien-pensance, aller là où on ne l’attend pas, choquer, surprendre, énerver même, peu importe. Ne jamais se laisser dicter son art par une quelconque norme ou institution autoproclamée.

Comme le dit Haruki Murakami dans sa brillante vision de l’originalité, le sentiment de répulsion engendré par une œuvre “différente” est parfois gage de l’avènement, de l’instauration d’une nouvelle norme. Et au fond, le Trickster est bel et bien celui qui excite le chaos et provoque le désastre pour forcer l’humanité à se confronter à ses démons et avoir une chance de renaître, ou d'évoluer. 

TRICKSTER, L’ENFANT TERRIBLE !


Je croyais que ma vie était une tragédie, mais maintenant je réalise que c’est une putain de comédie. 

Arthur Fleck, Joker

Si je place cette citation en dernier, c’est parce qu’elle symbolise un autre niveau de lecture de la personnalité fluctuante du Trickster.

J’aimerais faire le lien avec la théorie de Carl Gustav Jung, mec que j’adore par ailleurs, qu’il développe dans son livre Le Fripon Divin.

Comme vu rapidement au début de cet article, cet archétype représente donc l’Ombre, partie primitive de l’Homme, animale, sorte d’enfant intérieur qui rejette le monde tel qu’il est tout en ayant besoin de lui, comme le prouve cette recherche constante d’attention propre au Trickster.

Voilà le parallèle que j’aimerais faire : l’adulte se croit en pleine tragédie, prenant tout désespérément au sérieux, n’osant pas faire un pas au-delà de la ligne de crainte de perdre ses acquis et sa reconnaissance sociale si chèrement obtenue.

L’enfant, lui, n’a que faire de ces conneries, et joue avec le monde en accordant autant d’importance à ses rêves qu’à la “réalité”.

Comme le disait Hermann Hesse, la maturité de l’Homme, c’est retrouver le sérieux qu’il mettait au jeu, étant enfant. Il me semble que le fripon possède ce pouvoir, cette métaphysique de la vie.

Ses bouffonneries, son humour, son cynisme même, incarnent une volonté de ramener les supposées valeurs de l’Homme à un niveau plus terrien. Quitte à jouer ou se jouer de la vie, la liberté de cet archétype, versatile, impulsive, capricieuse, réside dans sa capacité de transformation permanente.

Tel un enfant qui devient véritablement le héros qu’il imite, ou voit pour de vrai son ami imaginaire, le fripon est un puissant moteur de métamorphose psychique.

Autoriser l’énergie du Trickster à vivre en soi est selon moi une manière de maintenir vivant ce lien, ce dialogue avec le môme qu’on était, qui n’acceptait pas les choses telles qu’elles étaient sans poser de questions.

L’enfant divin, aussi terrible soit-il, doit continuer à vivre en nous, et exister dans la société, parce que la seule façon raisonnable de vivre en ce bas monde, c’est en dehors des règles (Joker, The Dark Knight).


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