FAQ AYAHUASCA : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir (sans jamais oser demander)
L’Ayahuasca fascine. Et elle fait peur aussi.
On entend beaucoup de choses à son sujet, et c’est loin d’être évident de démêler le vrai du faux quand soi-même on ne l’a jamais rencontrée. Entre les gros titres scandaleux et putaclic d’internet et les illuminés d’Instagram en mode secte, comment faire la différence entre info et intox ?
Riche de mon expérience personnelle et de mes nombreuses recherches sur le sujet, je te propose ici une Foire aux Questions sur l’Ayahuasca. Juste histoire d’être sûr que je te raconte pas n’importe quoi, sache que j’ai plus de 100 cérémonies d’ayahuasca à mon actif.
Voici la liste des 23 questions fréquentes sur l’Ayahuasca auxquelles je vais répondre le plus simplement et le plus honnêtement possible dans cet article :
L’ayahuasca, c’est quoi ?
L’ayahuasca est-elle une drogue ?
Des gens sont-ils morts d'avoir pris de l’ayahuasca ? Est-ce dangereux ? Y a-t-il des séquelles sur le long terme ?
Est-ce que l’ayahuasca est pour moi ? A t-elle le pouvoir de guérir mes maux ?
Quelles sont les contre-indications à la consommation d’ayahuasca ?
Comment fonctionne l’ayahuasca ?
Comment trouver un bon chaman ? Vaut-il mieux pratiquer l’ayahuasca avec un indigène ou avec un Occidental ?
Que signifie “poser une intention” ? Qu’est-ce que je dois demander à l’ayahuasca ?
On dit que boire l’ayahuasca pour la première fois, c’est comme mourir…
L’ayahuasca, ça fait quoi ?
C’est quoi exactement la transe et les visions ?
Que faire si j’ai trop peur de mes visions d’ayahuasca et que j’arrive pas à gérer ?
Est-ce que je vais devenir fou ?
Est-ce que je vais gerber et avoir la diarrhée ?
Y a-t'il un risque que je ne revienne pas d’une cérémonie d’ayahuasca ?
Comment le chaman guérit-il ?
Pourquoi me souffle t-il dessus ?
Pourquoi le chaman aspire t-il sur une partie de mon corps en faisant des bruits dégueux ?
Quel est ce parfum dont-il m’asperge ?
Pourquoi le chaman ne veut pas m’expliquer ce que j’ai vécu avec l’ayahuasca ?
Est-ce que la prise d’ayahuasca risque d’accentuer mon traumatisme ? Les problèmes trouvent-ils leur solution dans la prise ?
Est-ce que l’ayahuasca va complètement me faire changer ?
Une diète d’ayahuasca, c’est quoi ?
En appendice, j’ai réalisé un lexique qui regroupe tout le vocabulaire autour de l’ayahuasca présent dans cet article. Je t’invite à le consulter régulièrement au fil de ta lecture pour bien saisir les termes employés ici.
Foire aux Questions sur l’Ayahuasca : Guide à l’usage du Débutant
AVANT LA PRISE
1 - L’AYAHUASCA, C’EST QUOI ?
L’idée est de faire très simple, donc je ne vais pas partir dans l’analyse biochimique de l’ayahuasca. Tout ce que tu as besoin de savoir, c’est que c’est un breuvage constitué de lianes d'ayahuasca (qui induisent la transe) et de feuilles de chacruna (qui provoquent les visions grâce à la DMT).
D’autres plantes peuvent entrer dans sa composition, et il est à noter qu’il existe plusieurs variétés d’ayahuasca qui ne provoquent pas exactement les mêmes effets (c’est minime, cela dit, mais par exemple l’ayahuasca cielo est réputée pour favoriser les visions cosmiques).
Cependant, la base, c’est ça.
2 - L’AYAHUASCA EST-ELLE UNE DROGUE ?
Définition de drogue : substance dont les effets psychotropes suscitent des sensations apparentées au plaisir, incitant à un usage répétitif qui conduit à instaurer la permanence de cet effet et à prévenir les troubles psychiques (dépendance psychique) voire même physiques (dépendance physique) survenant à l’arrêt de cette consommation, qui, de ce fait, s’est muée en besoin.
Définition de psychotrope : qui agit, qui donne une direction (trope) à l’esprit ou au comportement (psycho). On appelle psychotrope une substance chimique d'origine naturelle ou artificielle, qui a un tropisme psychologique, c’est-à-dire qui est susceptible de modifier l’activité mentale, sans préjuger du type de cette modification.
L’ayahuasca n’est ni toxique ni addictive, et en prendre n’est pas toujours une partie de plaisir, c’est même plus souvent un acte de courage. C’est vrai, c’est un puissant psychotrope.
Jan Kounen, cinéaste-ayahuasquero, dans Carnets de Voyages Intérieurs.
J’ajouterais que l’ayahuasca entre parfaitement dans la définition de “thérapie psychédélique”, c’est-à-dire une psychothérapie utilisant les psychotropes pour traiter certains troubles mentaux.
Et pour couronner le tout, c’est un moyen diablement efficace de se débarrasser des addictions, même les pires, comme celle à l’héroïne. En témoigne le centre Takiwasi basé à Tarapoto au Pérou, qui se dévoue principalement au traitement des toxicomanes.
Qu’est-ce que tu dis de ça, hein ?
3 - DES GENS SONT-ILS MORTS D’AVOIR PRIS DE L’AYAHUASCA ? EST-CE DANGEREUX ? Y A-T-IL DES SÉQUELLES SUR LE LONG TERME ?
Pour commencer, l’ayahuasca ne cause aucun dommage physique, qu’il s’agisse de lésions neurologiques, cérébrales ou artérielles, par exemple.
La DMT, principe actif du breuvage ayahuasca, est une molécule naturelle, déjà présente dans le corps humain.
Elle est produite par la glande pinéale, minuscule organe en forme de pomme de pin niché en plein cœur du cerveau.
Si elle reste étonnement mystérieuse malgré les nombreuses études qu’elle suscite, il est établi que cette glande pourvoyeuse de DMT est à l’origine des rêves et des expériences spirituelles, et qu’elle délivre des doses massives de cette substance au moment de la mort et même plusieurs heures après.
Selon certains théoriciens, l’activation de la glande pinéale et la prise de DMT via les substances psychotropes par les premiers peuples seraient à l’origine de la religion et de la croyance généralisée en l’au-delà.
A quoi sert vraiment la DMT ? Difficile à dire, mais je pencherais pour l’hypothèse d’une porte vers la transcendance planquée en plein centre de nous-mêmes…
Ensuite, la dose létale d’ayahuasca est évaluée à sept litres d’une décoction normalement dosée. Donc même si t’as pris un breuvage un peu plus concentré, avec la toute petite tasse que t’as bue, y a strictement aucune chance au monde pour que ça te tue.
Faut absolument pas croire ce qui est dit sur le net, genre les gros titres racoleurs sur lesquels on tombe malheureusement quand on tape “ayahuasca” dans Google. Ayahuasca, la drogue qui tue chaque années des centaines d'occidentaux ! Putain, ça me fout en rogne ces conneries ! Ma réponse est non, l’ayahuasca n’est pas dangereuse, même pas au niveau psychologique, bien au contraire… J’y reviendrai un peu plus loin.
Pour conclure, le seul bémol que je mettrais à ça, c’est que les morts dont on entend causer ne sont pas décédés en pleine cérémonie, mais après, dans des circonstances extrêmement troubles dont on n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Les journalistes se jettent dessus pour torcher leur papier, évidemment.
D’autre part, parfois, le touriste, c’est pas de l’ayahuasca qu’il boit, ou alors, de l’ayahuasca à laquelle auront été ajoutées d’autres plantes, comme le diabolique Toé (plus d’info sur lui dans le Répertoire des Plantes Maîtresses), qui peut être mortel ! Parce qu’il a mal choisi son chaman, que c’est peut-être même pas un chaman du tout. Et là, ouais, ça craint. Et c’est foutrement dangereux.
On va voir plus loin comment trouver un vrai guérisseur.
4 - EST-CE QUE L’AYAHUASCA EST POUR MOI ? A T-ELLE LE POUVOIR DE GUÉRIR MES MAUX ?
Le désir de prendre de l’ayahuasca naît souvent d’un appel instinctif, qui n’a rien de particulièrement rationnel. Étant quelqu’un qui respecte l’intuition et croit aux synchronicités, il est évident que selon moi, c’est l’ayahuasca qui te trouve, et non l’inverse. Sous cette optique, la question ne se pose donc pas.
Cependant, il est tout de même préférable d’essayer d’être honnête envers soi-même et d’analyser un brin son désir. Je vais être claire : si tu penses que l’ayahuasca est le nouveau trip du siècle, une sorte de saut en parachute spirituel qu’il faut absolument avoir testé avant de crever, bah tu sais quoi, va chier.
L’ayahuasca, c’est pas une putain de drogue. L’ayahuasca, c’est une médecine qui mérite tout ton respect.
Et si t’es dans ce cas-là, dis-toi bien que c’est à cause des gens comme toi que les dérives actuelles liées à cette pratique sont en train de dévorer sur pied l’âme du chamanisme et des indigènes qui vont avec, au point de transformer cet outil thérapeutique millénaire en vulgaire récréation instagramable de gamins pourris gâtés, et les indigènes en morfales assoiffés de pognon qui prennent le risque de planter le cerveau des débiles qu’ont eu le malheur de leur fait confiance. Voilà, c’est dit.
Mais je parie que tu fais pas partie de ces gens-là.
Si tu sens que t’es attiré, mais que tu te dis que ça te fait trop peur, il faut que tu comprennes que c’est justement pour ça que tu devrais y aller. Tu sais pourquoi t’as peur ? Ouais, parce que tu vas perdre le contrôle, mais y s’agit pas que de ça.
La vérité, c’est qu’inconsciemment, tu sais qu’il s’agit de te rencontrer toi-même. Et que cette rencontre risque de bouleverser ta vie entière.
Oui, l’ayahuasca a le pouvoir de guérir tes maux. Mais le pire, c’est qu’elle va même guérir ceux dont tu soupçonnais pas l’existence.
5 - QUELLES SONT LES CONTRE-INDICATIONS A LA CONSOMMATION D’AYAHUASCA ?
Cardiaque ? Oublie.
Traitement à base de médicaments psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères) ? Laisse tomber.
Schizophrène ? Vraiment désolée, mais c'est pas conseillé…
Tendances paranoïaque ou psychotique ? Non plus.
6 - COMMENT FONCTIONNE L’AYAHUASCA ?
Il faut différencier l’usage traditionnel de l’usage moderne.
Traditionnellement, les indigènes consultent le chaman de leur communauté pour un problème d’ordre physique, psychologique ou spirituel, et le chaman est le seul à prendre l’ayahuasca afin de lire son patient, de l'ausculter grâce à ses visions au cours d’une cérémonie. L’ayahuasca est son instrument de diagnostic. Une fois le problème trouvé, le guérisseur donne à son patient une diète de plantes (souvent non psychotropes) à respecter afin de se soigner.
Du côté moderne, c’est-à-dire principalement les Occidentaux qui se dirigent vers l’Amazonie pour faire l’expérience de la chose, le but est un peu différent. Il s’agit plutôt ici d’une quête spirituelle. Alors certes, certains ont des traumatismes qu’ils souhaitent régler, mais ce n’est pas la majorité des cas. Les occidentaux consomment eux-mêmes l’ayahuasca, et non plus simplement le chaman, lors des cérémonies, et s’engagent souvent pour diéter la plante durant plusieurs semaines.
7 - COMMENT TROUVER UN BON CHAMAN ? VAUT-IL MIEUX PRATIQUER L’AYAHUASCA AVEC UN INDIGÈNE OU AVEC UN OCCIDENTAL ?
Il y a plusieurs manières de trouver un chaman. De nos jours, on peut facilement réserver une cérémonie d’ayahuasca ou une diète de plante maîtresse depuis chez soi en surfant sur le net, mais sans pour autant avoir la certitude qu’on aura affaire à quelqu’un de sérieux. En cherchant au Pérou par exemple, aux alentours de Pisac, Iquitos ou Pucallpa, il y a pléthore de retraites chamaniques ou de guérisseurs individuels, sans parler des centres spécifiques comme Takiwasi.
D’autre part, tu dois rester conscient que ce genre de démarche favorise aussi le risque de se trouver embringué dans un “ayahuasca tour”, qui, s’il ne te met pas en danger, n’est pas forcément l’expérience que tu recherches. A toi de voir comment tu le sens, et ce qui te rassure. Personnellement, c’est pas du tout pour moi. Pour avoir visité ce genre d’endroit où des gringos illuminés vantent à tout va les bienfaits de leur “spiritualité”, et pour avoir goûté à des expériences bien plus authentiques, ce n’est pas la méthode que je préconise.
Il y a une époque où je recommandais aux gens de se rendre directement sur place au Pérou et de faire confiance au destin et au bouche à oreille pour dégoter son chaman. Cette époque est définitivement révolue.
Ne serait-ce qu’à Iquitos, il y a 3 centres en particulier qui présentent un risque majeur pour les personnes. Ces centres sont sur le net, dans les premières pages de Google. Sorcellerie, viol, et lavage de cerveau.
Je ne peux pas révéler leurs noms ici, mais crois-moi quand je te dis qu’il faut vraiment se montrer prudent avec ça, parce que les dommages d’un séjour dans ces endroits ne rigolent pas.
A présent, le seul moyen sûr de trouver un bon chaman, c’est avec une recommandation de quelqu’un qui s’y connait. Point barre.
Après, pour ce qui est de choisir entre un chaman indigène et un chaman occidental, ma réponse est stricte : un indigène.
Certes, je n’ai connu qu’une seule expérience avec un chaman blanc, un homme très connu et très respecté de surcroît, qui avait le mérite de ne pas se prétendre guérisseur, mais dont le but était de simplement offrir aux gens la possibilité de boire de l’ayahuasca dans un lieu très beau, plein de bonne énergie… Mais voilà. Pour moi, ce n’est pas ça, l’ayahuasca. Peu importe le décor, peu importe la sono canon et les jolies chansons à la guitare dans une maloca ultra clean et super stylée pourvue de chiottes super confortables. Peu importe l’apparat.
Avouons que certains chamans occidentaux ont tout de même suivi une vraie initiation, à base de diète dans la jungle et compagnie, mais je refuse d’admettre que leurs connaissances puissent égaler celle d’un indigène qui, pardonne-moi l’expression, a ça dans le sang. Sans parler des pseudo-chamans qui ne sont là que pour le fric qu’ils peuvent se faire sur le dos des gringos naïfs et surtout, effrayés de se confronter au vrai truc. Oui, c’est rassurant d’être entre Blancs dans un cadre tout joli et sécurisé, mais soyons cash : je conchie ce délire.
C’est pas que je pense que le truc doive absolument se vivre à la dure pour être authentique. Les malocas dans la jungle sont finalement très accueillantes. Simplement, selon moi, ne pas chercher à s’approprier une tradition en la modifiant suffisamment pour qu’elle rentre dans nos cases d’occidentaux est juste une forme de respect. Et je terminerais en disant qu’en cas de vrai gros bad trip (j’ai assisté à l’un d’entre eux, ça fait extrêmement peur), seul un vrai chaman sera en mesure de te ramener sur Terre.
Bref, un indigène, pas trop jeune si possible, dont les vibes sont bonnes, et qu’on t’aura recommandé.
PENDANT LA PRISE
8 - QUE SIGNIFIE POSER UNE INTENTION ? QU’EST-CE QUE JE DOIS DEMANDER A L’AYAHUASCA ?
Tu dois te présenter face à l’ayahuasca avec une intention, c’est-à-dire une requête, une question, un souhait, quelque chose que tu aimerais travailler.
Avant de boire ton verre, tu fermes les yeux, la coupe entre les mains, et tu te concentres pour t’adresser à l’esprit de la plante et lui exposer l’intention qui gouvernera la cérémonie.
Les premières fois, c’est assez simple d'identifier ce qui te taraude, ce qui te bloque, ce que tu veux voir résolu afin d’avancer dans ta vie. Tu peux aussi poser des questions moins personnelles, au sujet de l’univers, de la conscience, de l’âme ou de la mort par exemple. De mon côté, je trouve que ce sont ces questions-là les plus intéressantes, celles qui ouvrent vers des cérémonies grandioses, plutôt que les petites requêtes égocentriques et souvent stupides (tu t’en apercevras, à la longue, ou après une cérémonie justement, où la plante t’aura montré à quel point tes préoccupations sont stériles).
Ensuite, ça devient plus dur. C’est en effet difficile de trouver des questions à poser encore et encore, surtout durant une diète où tu bois l’ayahuasca une nuit sur deux durant plusieurs semaines.
L’idée est de te connecter à toi-même, de chercher à identifier les thèmes qui t’animent en profondeur, à mesure que les cérémonies les dévoilent. Tu peux aussi te servir des synchronicités que tu observes dans ta vie ou encore des rêves que tu fais pour te mettre sur la bonne piste.
Quoi qu’il en soit, ne demande jamais “rien”. Tu dois faire l’effort de te présenter à l’Abuelita avec une intention, même si t’as parfois le sentiment qu’elle répond à côté. Si tu ne demandes rien, la plante part en freestyle et tu vas rien comprendre, et sans doute subir grave.
9 - ON DIT QUE BOIRE L’AYAHUASCA POUR LA PREMIÈRE FOIS, C’EST COMME MOURIR…
Dans le chamanisme comme dans beaucoup de rites ou pratiques spirituelles et concepts psychologiques, la mort symbolique est une étape nécessaire à l'évolution inaugurant une métamorphose qui, plus tard, mènera vers une renaissance.
Mais ce n’est pas toi qui meurs. C’est ton ego. Une partie de toi qui fonctionne selon de vieux schémas, voire des traumatismes, que l’ayahuasca t’aide justement à dépasser.
Plusieurs expériences sont possibles pour une première prise, et d’une manière générale, tu passeras par de nombreuses phases, allant de la peur à l’extase, du mal-être à l’amour infini… Tu peux avoir beaucoup de visions, ou pas du tout.
Mais cette phrase que tous les “experts” de la plante aiment à sortir aux novices, et qu’ils répètent en boucle comme une légende, comme une épreuve du feu, c’est de la couille en boite. Ça ne veut rien dire, parce que chacun vit le truc à sa façon, et même en supposant qu'exactement la même épreuve se présenterait devant chaque petit nouveau, ce qui est improbable, la manière dont le petit nouveau en question l’appréhendera lui est entièrement personnelle. Ce qui apparaît comme une mort pour certains n’est qu’un passage pour d'autres.
Bref, arrêtez de répéter cette putain de phrase d’un air pénétré alors que, les gars, aucun de vous n’est un expert. Laissez ça aux vrais curanderos, qui eux, ne sortiront jamais de conneries comme ça !
10 - L’AYAHUASCA, ÇA FAIT QUOI ?
Assis dans le noir dans la maloca, les yeux clos, tu viens de boire ta coupe et le chaman est silencieux en face de toi. Un brin tendu mais très concentré, attentif à ce qui se passe en toi et aux bruits de la jungle qui t'entourent, tu respires calmement. Puis, le chaman se met à siffloter. Il émet des mélodies étranges, que tu n’as jamais entendues nulle part. Et ces mélodies ont pour effet de te centrer, d’affûter ton esprit.
Tu te tiens droit. Tu es prêt.
Alors, le guérisseur commence à entonner un icaro. Tu es désormais complètement connecté aux sons qui sortent de sa bouche. Au loin, dans le noir de ton esprit, des formes se mettent à apparaître, furtivement, insensiblement. Elles sont pour le moment difficiles à identifier. On dirait qu’elles bougent, qu’elles dansent. Elles sont… lumineuses ! Bon sang, les voilà qui s’approchent de toi, elles croissent, elles prolifèrent, se multiplient, et elles… ELLES ASSIÈGENT TON PUTAIN DE CERVEAU !
Tu es happé, envahi, étranglé par les visions, oh bordel y a plus de retour en arrière possible !
Ça te fait flipper à mort, ces conneries ! Un kaléidoscope en folie a pris possession de ta tête, ça tourne, ça brille, les fractales se diffractent, la peur et la folie te saisissent, tu vas…
Non. Redresse-toi. Respire. Connecte-toi aux icaros. Lève la tête…
Oui, c’est elle.
C’est ÇA, l’ayahuasca. Et elle est… effrayante, d’une force stupéfiante, mais surtout… d’une beauté fabuleuse.
Tu vis en elle désormais, laisse-la vivre et s’exprimer en toi. Regarde comme elle déploie son incroyable pouvoir, son imprenable beauté à l'intérieur de toi…
Tu as cessé de penser, de réfléchir. Tu es prisonnier de la pure contemplation. C’est une extase que t’as jamais connue. C’est bon, c’est si bon… Mais… Oh attend, ça tourne pas rond là-dedans. Tu te sens lourd, d’un coup. Plombé. Les visions te filent le tournis. Ça s'accélère. C’est atroce ! Il faut que s’arrête, mon Dieu, ayez pitié ! Et ce putain de chaman qui débite ses chants comme un forcené ! Tu vas…
Putain, tu chopes ta bassine et déverses des litres et des litres de dégueuli dedans, comme si tu venais de boire un tonneau entier, alors que la coupe était toute petite.
Raaah, ça fait du bien, putain, comme ça te soulage, c’est presque avec joie que tu expulses toute cette merde hors de ton corps, et tu râles presque de plaisir…
Les visions sont toujours effroyablement présentes dans ton cerveau, mais… Voilà. T’as tout dégobillé. T’essuies la gerbe sur les bords de ta bouche, souffles un grand coup et relèves la tête. Et tu entends le chaman se marrer au loin. Enfoiré…
Tu passes à une autre phase du voyage…
Les visions sont moins organiques, moins furieuses, moins physiques. Un monde éthéré, lumineux s’ouvre désormais en toi. Et tu… tu commences à comprendre des choses. Sans penser, sans les décrire dans ton esprit. Tu les comprends avec ton ventre, avec ton cœur. Avec une partie de toi qui t’étais jusqu’alors inconnue. Un sixième sens ? Une sorte… d'intelligence émotionnelle ou sensitive ?
Ta conscience semble avoir atteint un nouveau niveau. Mais tu perds pas de temps à philosopher. Tu profites juste de cette incroyable ouverture.
Et puis sans savoir comment, voilà que ça repart en bad, sa mère. Des pensées sinistres t’envahissent. Un mal-être t’assaille. Tu te sens inconfortable avec toi-même, avec… ton mental, ou alors ton ego, peut-être. Tu te remets à gerber, mais ça sort pas aussi bien que la première fois. Tu luttes. Tu suffoques. Et puis, tandis que t’es la gueule dans ta bassine, agrippé à elle comme un perdu, tu crois sentir le chaman se lever. Venir au-dessus de toi.
Il chante pour toi.
Oui, tu le sens, il t’aide à traverser cette horrible phase. Tu te relies aux icaros de toutes tes forces, reconnaissant, éperdu de reconnaissance même, envers le curandero. Tes visions s'apaisent. Et voilà qu’il remue sa chacapa imprégnée de parfum au-dessus de toi, il appuie sur ta tête, souffle dans tes mains, aspire à certains endroits de ton corps comme pour en extraire le mal.
Heureusement qu’il était là…
Tu peux maintenant t’allonger et profiter du reste du voyage, caressé par de jolies visions, promené dans le monde de la plante par les chants. Tu te sens rené. Né à nouveau, quoi. Tu te sens pur.
Et le lendemain, tu brilles d’une incroyable énergie.
Ça décoiffe, pas vrai ? Mais il arrive aussi qu’il n’y ait que la transe et pas de visions. Ou alors pas d’effet du tout. C’est fréquent pour un novice, et dans ce cas, après avoir attendu une heure, on peut dire au chaman qu’on ne sent rien et qu’on désire une autre tasse.
Pour info, la transe dure en général entre quatre et cinq heures.
11 - C’EST QUOI EXACTEMENT LA TRANSE ET LES VISIONS ?
La transe est un état de conscience modifié assez difficile à décrire... Quelque chose d’hypnotique. Assis sur le sol dans le noir, les yeux fermés, tu es concentré sur ce qui se déroule à l’intérieur de toi, tout en étant connecté aux icaros du chaman. A la fois très réceptif et dans le laisser-aller, cet état favorise l’émergence des visions.
Les visions commencent souvent par des images fractales en 3D qui prennent place en plein centre de ta tête. Très colorées, lumineuses et en mouvement, elles sont sans cesse en pleine métamorphose. Les chants du chaman les font muter, changer de couleurs. Parfois elles se transforment en figures animales, anthropomorphiques ou encore architecturales ou célestes. Mais le truc surprenant, c’est que ces figures souvent abstraites instillent en toi un message….
Si tu veux avoir un vrai aperçu d’une cérémonie d’ayahuasca, regarde cette vidéo réalisée par Jan Kounen qui simule à merveille cette incroyable expérience, accompagnée de mes commentaires :
Il y a différentes sortes de visions, que Jan Kounen (encore lui) classifie ainsi :
Vision de l’imaginaire, qui ressemble au rêve.
Vision de ton propre monde, qui ressemble au souvenir.
Vision pure, c’est-à-dire vision du monde des esprits, de la mythologie et du cosmos.
Il y aussi deux grandes catégories selon lui :
Visions intérieures :
Tu vois les fameux kéné en 3D, c’est l’énergie de la plante que le chant organise en motif. Les visions d’animaux comme le serpent en font aussi partie, tout comme les tunnels et les cathédrales.
Visions anthropomorphiques : tu vois le monde des esprits, qui t’apparaissent sous forme quasi humaine car l’ayahuasca se sert de ton langage pour se faire comprendre.
Les mondes mythiques, les mondes humains des visions spirituelles (voir le christ ou Shiva par exemple), mondes spirituels non terrestres (oui oui, on parle bien d’extraterrestres).
Visions extérieures :
Tu vois le guérisseur entouré d’esprits, un serpent sortir de sa bouche pour se nicher dans un patient, tu vois ses chants, son visage recouvert de motifs.
12 - QUE FAIRE SI J’AI TROP PEUR DE MES VISIONS D’AYAHUASCA ET QUE J’ARRIVE PAS A GÉRER ?
Respire. Rectifie ta posture. Interrompt le train de tes pensées. Ce sont elles qui te racontent que c’est dur, que ça fait peur, que c’est violent.
Mais tu n’es pas tes pensées. Tu n’es pas ton mental.
Sois fier comme un guerrier, décide d’affronter. Et montre-toi humble surtout, ne lutte pas, accepte, épouse ce que la plante te montre. Vomis un bon coup.
Le chaman va venir t’aider, ne t’en fais pas. Il décide souvent de te laisser un peu subir le truc, croupir dans ton jus, pour que tu t’imprègnes de la medicina et apprennes à te renforcer, à faire face, à regarder vraiment ce qui se trame en toi. Mais il finira par venir t’aider.
Accroche-toi à ses icaros. Connecte-toi de toutes tes forces à eux. Sers t'en comme d’une corde qui te tire hors du puits et te guide pour traverser le flot de tes peurs.
Ta peur, c’est toi. C’est pas l’ayahuasca.
13 - EST-CE QUE JE VAIS DEVENIR FOU ?
Nan, tu vas pas devenir fou. Mais l’extrême lucidité dont ton esprit va faire preuve pourra par moment s’apparenter à la folie.
14 - EST-CE QUE JE VAIS GERBER ET AVOIR LA DIARRHÉE ?
Oh que oui, et plutôt deux fois qu’une ! Si cette médecine s’appelle aussi la purga, la purge, c’est pas pour rien !
Ce processus d’évacuation fait entièrement partie du traitement.
Durant la transe, l’esprit est complètement relié au corps, ce qui fait que lorsque tu traverses quelque chose - émotions, sentiments, souvenirs, souffrance psychique - que tu as besoin d’évacuer, dont il te faut te défaire pour avancer et guérir, évoluer, eh bien, c’est par le corps que ça va se passer.
Les indigènes n’ont absolument pas honte de ça, et en rigolent même. Tu verras que toi aussi tu vomiras et t'esquiveras pour aller chier sans vergogne, avec l’habitude.
Le truc, c’est qu’il ne faut pas lutter. Plus tu repousses le moment de vomir, plus tu vas stagner dans ton mal-être.
15 - Y A-T-IL UN RISQUE QUE JE NE REVIENNE PAS D’UNE CÉRÉMONIE D’AYAHUASCA ?
Peu importe la difficulté de ce que tu vis, tu dois garder en tête que c’est pour ton bien, que tu dois faire face sans peur, parce que la plante ne fait que te donner ce dont tu as besoin, qu’elle n’est pas sadique, et qu’elle ne te montre que ce que tu es capable de supporter.
De plus, le chaman est là pour t’aider. Quand tu te sens prisonnier d’une boucle vicieuse, il le sait et vient auprès de toi, chante pour toi, souffle et aspire et t'inonde de parfum, pour te guider, calmer ta transe, et t’aider à traverser.
Mais il faut impérativement être accompagné d’un bon chaman pour ça.
16 - COMMENT LE CHAMAN GUÉRIT-IL ?
Le chaman utilise l’énergie des plantes qu’il a diétées, portée par les icaros qu’elles lui ont appris, pour nettoyer le corps et l’esprit du patient.
Grâce à l’ayahuasca, le corps du patient apparaît au curandero un peu comme une cartographie du ciel.
La peau devient transparente, avec le squelette, les veines et les organes visibles. Et l’énergie qui circule dedans aussi. En l’occurrence, les constellations représentent des nœuds, des blocages d’énergie qu’il doit s’efforcer de détendre, de démêler, de fluidifier, en se servant de ses icaros et de son tabac, mais aussi de son parfum et de sa chacapa.
En fonction du type de problème, le chaman chante l’icaro de l’esprit de la plante qui convient pour appeler la guérison. Tout son pouvoir est en réalité dans les plantes, celles qu’il a diétées et dont il a incorporé l’esprit. C’est grâce aux chants qu’il peut agir, avant toute chose. Les icaros que les plantes lui ont appris.
Durant son initiation, l’apprenti-guérisseur diète une plante maîtresse, c’est-à-dire une plante qui enseigne. Ce qu’elle lui apprend, c’est une façon de voir, de guérir. Elle le fait au travers de ses rêves, de ce que nous on appelle des hallucinations, ou bien en lui enseignant des chants de pouvoir, ou encore à travers un certain type de pensée du monde ordinaire.
L’idée, c’est qu’il devienne ami avec elle, pour qu’elle lui apporte son aide dans sa pratique. Pour ça, il doit incorporer son essence. Et son essence, son esprit si tu veux, c’est comme une mélodie, c’est pour ça que ses icaros, il les tient des plantes.
Et plus un chaman a diété de plantes, plus il possède d’esprits qui l’aident, plus il a de pouvoir, et plus il a de chants.
Tu comprends ?
17 - POURQUOI ME SOUFFLE T-IL DESSUS ?
Le souffle du chaman, imprégné de fumée de mapacho, véhicule son intention et son énergie de guérison. Le souffle, c’est tout le pouvoir du chaman. Par ses chants, ses soufflements, ses sifflements, il te transmet son énergie et te permet de réaligner la tienne.
18 - POURQUOI LE CHAMAN ASPIRE T-IL SUR UNE PARTIE DE MON CORPS EN FAISANT DES BRUITS DÉGUEUX ?
Ceci est l’opposé de ce qui précède. Quand un chaman pose sa bouche sur une partie de ton corps et aspire, il tire hors de toi des énergies néfastes, maladies, pensées, traumatismes. Il te nettoie. Toute la médecine de l’ayahuasca est une manière de se nettoyer.
Si ensuite il recrache ce qu’il a sorti de toi en vomissant à sec, c’est pour ne pas conserver cette chose néfaste en lui. Pourtant, malheureusement, il en garde toujours une partie, et doit régulièrement aller voir ses vieux maestros pour se nettoyer à son tour…
19 - QUEL EST CE PARFUM DONT-IL M’ASPERGE ?
Simple Agua de Florida achetée sur un marché ou eau florale artisanale préparée par ses soins, le parfum est très utile au chaman, qui y a souvent recours.
Il s’agit de l’essence des plantes.
Puisque toute cette médecine s’articule autour d’elles, il est normal que leur odeur soit utilisée aussi en cérémonie. Le chaman te proposera souvent de t’en asperger avant la cérémonie, puis il t’en glissera dans la paume après un passage particulièrement difficile en pleine cérémonie, en appliquera sur ta tête de sa main, et t’en soufflera même dessus, parfois sans que tu t’y attendes, afin de t’aider à traverser une phase difficile de la session ou bien pour colmater les canaux encore ouverts dont il a retiré tes mauvaises énergies.
APRÈS LA PRISE
20 - POURQUOI LE CHAMAN NE VEUT PAS M’EXPLIQUER CE QUE J’AI VÉCU AVEC L’AYAHUASCA ?
Les indigènes ne fonctionnent pas comme les Blancs à ce sujet. Alors que les néo-chamans occidentaux incitent les participants d’une cérémonie à revenir oralement sur ce qu’ils ont vécu pour le partager avec les autres et l’expliciter pour eux-mêmes, les indigènes, et notamment les Shipibos, ne croient pas aux vertus de la parole.
Pour eux, ça s’apparente à ramener une expérience transcendante, qui se passe de mots donc, dans les filets de l’ego et du rationalisme. Une erreur de paradigme donc, qu’ils se refusent à commettre.
Les chamans indigènes pensent que les cérémonies se suffisent à elles-mêmes. Que si tu veux d’autres réponses, t’as qu’à attendre la cérémonie suivante pour demander directement à la plante.
En gros, ils ne font pas de lavage de cerveau, et s'effacent pour que ton rapport avec l’ayahuasca soit le plus pur possible, comme un langage secret qui n’existe qu’entre elle et toi.
21 - EST-CE QUE LA PRISE D’AYAHUASCA RISQUE D’ACCENTUER MON TRAUMATISME ? LES PROBLÈMES TROUVENT-ILS LEUR SOLUTION DANS LA PRISE ?
Oui, je crois qu’on peut dire ça. Parce que ça fonctionne comme un catalyseur, et aussi une catharsis.
En fait, l’ayahuasca va se saisir de ce qui cloche et te le mettre sous le nez. Tu vas souvent devoir te confronter, encore et encore, aux choses néfastes qui squattent à l’intérieur de toi, et dont t’arrives pas à te débarrasser d’une façon rationnelle, en faisant usage de ton intelligence. Mais accentuer le traumatisme n’est qu’une première phase. L’idée est que tu le vois enfin pour ce qu’il est, que tu t’en rendes conscient plutôt que de le laisser secréter son venin en sourdine, en le refoulant, en le niant, mais en le laissant finalement vivre en toi à ton insu.
C’est ainsi que fonctionne la medicina. Elle amplifie les troubles et les amène devant la conscience afin qu’ils apparaissent sous leur jour véritable.
Mais ce n’est qu’une étape. Si ton traumatisme est accentué au début de la cérémonie ou dans les premiers temps de ta diète, tu peux être certain qu’à la fin de la nuit ou de la semaine, il aura trouvé sa solution, ou du moins, une piste très sérieuse pour apprendre à vivre avec, si ce n’est t’en débarrasser.
La véritable guérison s’accompagne fréquemment de beaucoup de souffrances et de sacrifices.
Regarder les choses en face, voire même faire resurgir des souvenirs oubliés, s’y confronter, les accepter, pardonner, et puis laisser partir, dire adieu à ce qu’on était, les schémas et habitudes selon lesquels on se définissait, pour changer, grandir, évoluer…
Tout ça, c’est du lourd, et c’est loin d’être facile. L’ayahuasca t’impose une remise en question totale de ta personnalité, mais aussi de tous les concepts dont t’as été biberonné depuis ton enfance, qu’il s’agisse de la nature de la conscience ou des “valeurs” qu’on t’a inculquées.
L’idée majeure qui supplante tout ça, en réalité, c’est d’être en mesure d’établir une vraie distinction entre le vrai toi et ton mental. Entre ton identité réelle et ton ego.
Je dirais pas que c’est une solution miracle, car il y a un vrai travail à effectuer après, pour intégrer les enseignements. Mais l’ayahuasca montre la voie.
22 - EST-CE QUE L’AYAHUASCA VA COMPLÈTEMENT ME FAIRE CHANGER ?
J’aimerais répondre oui. On lit beaucoup de témoignages de personnes qui ont soi-disant découvert le sens de leur vie grâce à l’ayahuasca, après une simple prise, lors d’une première cérémonie isolée. Je dis pas, ça doit exister, mais c’est loin d’être la majorité des cas. J’ai personnellement pris beaucoup d’ayahuasca, et bu avec d’autres, novices ou confirmés, de toute origine.
La vérité, c’est que non, ils n’étaient pas transformés du jour au lendemain.
On aimerait que ce soit plus magique que ça, hein ? Ben non.
Comme pour quasiment tout dans la vie, il y a un travail à fournir, des efforts à engager, pour comprendre et mettre en application ce que la plante t’a révélé, pour véritablement l’incorporer et en faire une partie de toi, quelque chose d’opérant, un vrai changement.
De plus, j’ajouterais que le savoir révélé à tendance à se faire flou quand on est de retour dans la réalité ordinaire, comme s’il était enfermé à triple tour dans une zone de ta conscience à laquelle t’as accès qu’en étant en transe. C’est loin d’être facile de retrouver la clé, sans parler de mettre ces enseignements en pratique.
Pour aller plus loin et explorer les bouleversements que l’ayahuasca provoque en toi, tu peux lire cet article : Ayahuasca : La Liane qui libère la conscience
23 - UNE DIÈTE D’AYAHUASCA, C’EST QUOI ?
Pour faire simple, une diète d’ayahuasca, c’est prendre l’ayahuasca une nuit sur deux sur une période allant de quelques jours à plusieurs semaines. La diète comporte de nombreuses règles : isolement dans un tumbo, restrictions alimentaires (pas de sel, pas de sucre, pas de graisse, pas de viande), pas de sexe…
Il existe aussi des diètes avec les Plantes Maîtresses, qui peuvent entrer dans le cadre d’une guérison ou d’un apprentissage, mais c’est un autre sujet sur lequel je ne vais pas m’égarer.
Si tu veux avoir un véritable aperçu de ce que représente une diète, je t’invite à te rendre à cet article qui réunit toutes les sessions d’ayahuasca que j’ai faites au cours d’une diète de trois mois au Pérou.
Pour conclure, j’aimerais citer l’excellent article : Ayahuasca : l’importance du cadre et de l’intention lors de prise de psychédéliques du site Cairn.info, qui explore des aspects plus avancés de la consommation d’ayahuasca que je n’ai pas traités ici, tel que les religions modernes autour de la plante, l’a(rt)yahuasca, ou encore la prise sauvage du breuvage, ainsi que les questions législatives qui l’entourent.
Bon, je pense qu’on a fait le tour ! J’espère que cet article aura répondu aux questions principales que tu te posais au sujet de l’ayahuasca.
POUR ALLER PLUS LOIN…
Borderline : Une série littéraire sur l’ayahuasca
Travis, un jeune hors-la-loi en deuil de sa jumelle, part diéter l’Ayahuasca dans la jungle. Mais il réalise qu’il ne pourra se soigner que s’il accepte de plonger au plus profond de ses ombres...
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