Le Coin des Desperados

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Diète de Tabac : Near Death Experience

Récit Gonzo de la rencontre mortelle entre une Écrivain et l’Esprit du Tabac

JOUR 1

La veille de la première prise, durant la nuit, j’ai fait un rêve de Tabac. Peut-être parce que j’avais pris soin d’embrasser le bocal où il reposait avant de m’endormir. Ce rêve se passait au centre de medicina où je taffe en ce moment. Des pirates attaquaient la place, et je me cachais derrière la porte de ma chambre entrebâillée, dans l’angle, mon bocal de jus de Tabac à la main.

Je me souviens d’un bateau. Ils arrivaient par le fleuve.

Probablement qu’ils ont fini par me choper, parce que dans la scène suivante, je me trouvais de l’autre côté d’un immense grillage, sur une pelouse à l’herbe rase, avec comme un fort ou une tour de contrôle derrière moi, en compagnie d’autres personnes vraisemblablement heureuses d’être où elles étaient, soulagées. Les pirates se trouvaient de l’autre côté du grillage. Ils ne nous avaient pas abattus. Ils avaient simplement pris le centre pour s’y établir.

Mais moi, j’étais ni heureuse ni soulagée de cette situation. Et bien que tout le monde me disait que j’étais folle de vouloir y retourner, que c’était interdit, j’avais qu’une idée en tête : escalader ce foutu grillage et repasser de l’autre côté. Parce que cette séparation du monde entre pirates / gens biens me débectait, et que s’il fallait vraiment choisir, ces gens biens n’étaient de toute façon pas mon peuple.

C’est donc ce que j’ai fait dès que la foule a commencé à se disperser. Et une fois de l’autre côté, je me suis mise à quatre pattes et j’ai couru avec cette espèce de joie féline que j’associe au sentiment qu’a eu la Panthère en prenant possession de mon corps lorsque j’ai fumé du Bufo au Mexique. Moi, j’en garde aucun souvenir, vu qu’à ce moment-là ma conscience avait quitté mon corps pour fusionner avec la conscience universelle, mais les chamans m’ont raconté que j’avais feulé, marché à quatre pattes, et que je les avais même attaqués en mode furieux.

La lumière était belle, et je galopais comme une panthère.

Rien de spécial à signaler pour ce premier jour de Tabac. Légère nausée après la prise du matin, mais sans vomir. La belle énergie qui m’animait m’a incitée à nettoyer la maison que je pouvais prendre, et déménager toutes mes affaires dedans. Le truc étrange, c’est que j’étais même pas sûre de vouloir aller y vivre. Au moment où je transbahutais tout, je me suis fait la réflexion que c’était le Tabac qui voulait ça. Que c’était lui qui me disait que je devais m’écarter plus profond dans la jungle sur le terrain, dans un espace plus grand, et plus loin de mon collègue directeur du centre aussi.

En réalité, il m’a fait agir sans même y penser. Je me suis retrouvée à le faire, c’est tout.

JOUR 2

J’ai très bien dormi, ce qui m’a un peu étonnée vu que j’avais entendu que le Tabac provoquait des insomnies, et que j’avais décidé d’en boire un verre le soir aussi. J’ai fait des rêves assez tristes, mais au petit matin j’étais bien. En sortant de la douche, je me suis aspergée de ce parfum artisanal que Wish, mon ancien maestro aujourd’hui mort, m’a fait il y a trois ans, dans lequel je prends soin d’ajouter chacune des Plantes Maîtresses que je diète. En préparant mon bocal de jus de Tabac, j’en avais mis un morceau à macérer dedans. L’idée, en faisant ça, est de se rapprocher toujours plus de sa Plante, de la porter en soi, sur soi.

Deux heures plus tard, vers 9h du matin, j’ai commencé à avoir mal à la tête.

Une douleur poignante, dans les sourcils, les pommettes, les sinus. Et mon corps s’est mis à trembler de froid. Il faisait 40 degrés dehors, comme d’hab. J’ai tout de suite compris que c’était de la fièvre mais ça m’a pas alarmée. Le Tabac est réputé pour provoquer des suées, du mal-être, des migraines, une faiblesse généralisée. Et une certaine confusion mentale aussi.

Puisque son truc à lui c’est la rectitude de la structure physique et la clarté mentale, et que les Plantes Maîtresses commencent toujours par réveiller et exacerber tes troubles pour mieux les foutre dehors, c’est normal que la première phase de la diète te fasse vivre l’inverse des vertus qu’elle est censée offrir.

J’ai été chercher une couverture pour me planquer en dessous dans mon hamac, résolue à souffrir, et j’ai fermé les yeux.

Rapidement, je me suis rendu compte que l’espace mental où je me trouvais était différent de tout ce que je connaissais. Il était infiniment éthéré, très léger, comme dessiné avec une grande finesse. Vivre en lui revenait à flotter quelque part, dans un lieu intérieur caché dans une strate de ma conscience. Ça parait beau dit comme ça, et dans un sens ça l’était, mais c’était impossible d’en profiter. Parce que la souffrance qui envahissait mon corps devenait de plus en plus violente.

J’ai essayé de l’accepter, d’accepter de l’éprouver comme un enseignement, une épreuve qu’il m’était nécessaire de connaître, et au fond j’y suis plus ou moins parvenue, car je ne luttais pas du tout. Mais la souffrance est la souffrance, et quand on la ressent, elle nous laisse aucune chance de l’oublier. Il n’y aucun endroit où on peut fuir. Tout notre être est focalisé sur elle. Plus rien d’autre n’existe.

La douleur dans mon crâne et mon visage se déplaçait en pulsant d’ondes corrosives - quelque chose capable de dissoudre, de bouffer du métal – et descendait à présent dans les os de ma mâchoire. Mais le pire, c’est que le Tabac avait aussi commencé à s’attaquer à mes reins et au bas de mon épine dorsale. Aucune position n’était tenable. Les tentacules de la douleur irradiaient jusque dans mes jambes, dans les os de mes bras.

C’est mon squelette entier qu’était dévoré par la fièvre, et tous les os de mon visage...

Pourtant, mon esprit parvenait à rester relativement serein au vu des circonstances. Je ne geignais pas, ne grognais pas. Aucune plainte ne s’échappait de moi. La fièvre qui me possédait avait un sens, j’en étais sûre, et même si j’étais pas capable de le comprendre, la foi que j’ai en la medicina me permettait de me livrer à elle avec confiance.

J’ai passé des heures là-bas dans cet espace de clarté mentale qui ressemblait au vide. Une sorte de no man’s land, territoire du néant où la souffrance est partout, mais où l’esprit, Dieu seul sait comment, contemple sa propre lumière…

Et mon Allié humain était là. Il était là, partout.

Et il me parlait.

Impossible de rapporter ici tout ce qu’il a dit durant ces heures et ces heures d’expérience au cœur du rien, mais à aucun moment il ne m’a abandonnée. Qui pourrait dire ce qui était réel et ce qui n’était que la fièvre délirante d’une fille en pleine combustion intérieure ?

Cette histoire d’ancre qu’il avait promis d’être pour moi durant mes diètes, cette idée d’épée insérée dans ma colonne vertébrale, que j’étais en train d’expérimenter (sauf que cette épée, on était en train de me la faire passer dans le mauvais sens, la croix au niveau des reins et la pointe fichée en plein dans la moelle épinière), de même que cette expérience d’un Animal de Pouvoir qu’il avait eue dans les os et dans le visage, qui pourrait dire dans quelle mesure j’ai apposé nos idées sur ce que je vivais, pour trouver une justification à cette atroce douleur, trouver moyen d’y survivre en lui collant une signification, ou bien si, depuis le début, lui et moi on savait ce qui m’attendait grâce à je ne sais quelle stupéfiante faculté suprasensorielle ?

Les heures passaient et l’armure que le Tabac forgeait à même mon visage, comme s’il coulait de l’acier sous ma peau, et cette épée qu’il me rentrait par la garde depuis le coccyx jusqu’à la nuque faisaient irradier tout mon être d’une souffrance telle qu’aucun son ne sortait de moi.

Le pire, c’est qu’on était censés prendre de l’Ayahuasca avec mon collègue le soir-même, et qu’aussi fou que ça puisse paraître, j’avais pas encore dans l’idée d’y renoncer. L’Ayahuasca peut parfois faire des miracles au niveau de la souffrance, en évacuant d’un coup tout ce qui déconne après t’avoir fait comprendre de quoi il s’agit. C’était à peu de choses près le seul espoir que je nourrissais, même si la simple idée de boire la Plante ce soir-là me donnait des envies de meurtre.

J’ai fini par ramper jusqu’à mon lit, dans ma maison. Il devait être 16h. Malgré tout ce temps passé dans mon hamac, j’avais pas dormi une seule seconde, oscillant entre tentatives de lecture de La Pierre et le Sabre et escapades dans le néant en compagnie de mon Allié.

Une fois dans mon lit, les choses ont pris un tour encore plus étrange.

J’ai vu l’esprit du Tabac.

Cet être noir, immense, fondamentalement pur.

Il me parlait de guérison tout en semblant soigner des organes de mon corps en les faisant transiter par le sien pour les purifier. Je me souviens en particulier du cas de mes poumons. Il les a retirés, tout noirs, de ma poitrine, afin de les placer dans la sienne. Puis il me les rendus et ils étaient comme neufs (quelques jours plus tard, j’ai réalisé que cette méthode de guérison est largement employée dans plusieurs traditions chamaniques. Les guérisseurs opèrent sans instruments et sans anesthésie, tels des chirurgiens cosmiques, et retirent les organes malades du corps des patients pour les nettoyer, avant de les leur remettre dedans).

Mais surtout, il me parlait de la mort.

J’ai alors vu la possibilité que je meure ici dans la jungle. J’ai vu comment ma mère contactait mon Allié pour savoir pourquoi elle n’avait plus de nouvelles de moi. Je l’ai vu lui apprendre que j’étais morte. C’est là que j’ai compris que l’arrivée de ma mort était réelle.

J’ai ouvert les yeux en réalisant enfin ce que j’avais fait.

La nicotine est l’un des plus violents poisons au monde. Quand on la boit ou qu’on la fume, le corps arrive à la dégrader.

Mais pas quand on l’applique sur la peau.

Et moi, je m’en étais arrosée à fond la caisse le matin-même.

J’ai foncé voir mon collègue pour lui dire la connerie que j’avais faite. Il m’a bien évidemment engueulée, puis j’ai couru sous la douche. En revenant vers lui après, il a pris ma température et mon rythme cardiaque. J’avais plus de 39 de fièvre et le pouls à 110.

Il était 19h quand je me suis enfin douchée. J’avais souffert pendant dix heures, et c’était pas fini. Mais j’avais à présent un torchon plein de glace sur la tête, au minimum, et le corps enfin rincé du poison.

De toute façon, même si j’avais dû y passer, y avait pas grand-chose qu’on aurait pu faire. Avec cette pluie qui ne cessait de tomber, la route était impraticable en moto (seul véhicule dont on dispose), et pour se rendre à Iquitos en bateau, ça prend quatre heures. Je pouvais même pas prendre de paracétamol pour faire baisser la fièvre. D’une, parce que j’étais en diète et que c’est super dangereux de prendre des médocs pendant. De deux, parce que je crois à l’intelligence du corps qui a de bonnes raisons de maintenir la fièvre pour brûler le poison, et que je voulais pas aller contre sa sagesse. De trois, si je devais crever par le Tabac, qu’il en soit ainsi.

De toute façon, même après avoir réalisé ma bêtise, je pouvais pas m’empêcher de penser que tout était à sa place. Je suis extrêmement sérieuse avec les Plantes Maîtresses. Je respecte toujours mes diètes. Ça me ressemble vraiment pas d’avoir fait cette connerie, surtout qu’on en avait parlé la veille avec mon collègue, de ne jamais appliquer de nicotine directement sur la peau. Et pourtant j’avais foutu ce putain de morceau de Tabac en toute naïveté dans cette saleté de bouteille de parfum. De mon point de vue, y avait forcément une raison pour ça.

Le Tabac me voulait en mode hardcore, voilà tout.

Naturellement, on a annulé la cérémonie (il n’y avait aucun client au centre depuis notre arrivée, et il n’y en aurait pas avant le mois de juillet, donc on se gérait comme on voulait), et on a décidé que je dormirais dans la chambre de mon collègue, au cas où je crevais durant la nuit.

L’écouter me raconter comment le poison neurotoxique de la nicotine attaquait mes nerfs (ce qui expliquait la souffrance dans mon visage) et comment mes pauvres reins essayaient de le filtrer m’aidait pas des masses à me détendre, car je craignais des séquelles irréversibles. Et puis ça remettait aussi en cause les enseignements que j’avais cru recevoir au sujet de l’armure dans mon visage et de l’épée dans mon dos, sans compter la présence de mon Allié et celle de l’esprit du Tabac qui, en définitive, pouvaient n’être qu’un délire dû à la fièvre.

Mais y a toujours plusieurs niveaux lectures aux événements, pas vrai ?

Il n’y a pas de hasard.

Et TOUT est réel.

J’ai réussi à dormir, même si je me suis réveillée plusieurs fois dans la nuit pour aller pisser et surtout éliminer le poison, je pense.

Ce qui me faisait le plus de peine, c’est d’avoir rendu le parfum que Wish m’a fait rien que pour moi il y a si longtemps, dans lequel il a si souvent chanté ses icaros, mis des arcanes (protections) et aussi tout son amour et toute son énergie, inutilisable. Ce parfum, je l’emporte partout avec moi, j’y ai ajouté toutes les Plantes que j’ai diétées, c’est ma protection et mon pouvoir… Et maintenant voilà, c’est devenu un poison.

Mais y a un truc drôle, vous savez. Tout comme la nicotine, le venin du cobra est neurotoxique. Et ça me ramène à une réflexion que j’ai eue y a pas longtemps en découvrant que pour traiter le manque dû à l’addiction à l’héroïne, le venin de cobra fonctionne bien, apparemment.

Comment j’ai fait pour prendre de l’héro pendant trois ans sans vraiment devenir accro ? Et comment j’ai fait pour survivre au poison mortel de la nicotine alors que c’est l’un des pires au monde ?

Je suis un Cobra. Je crois que mon propre venin me protège des autres poisons. Peut-être que c’est ça aussi, transmuter le poison en médecine, l’un des thèmes centraux de mon apprentissage…

Quoi qu’il en soit, je dispose maintenant d’une bouteille de poison neurotoxique mortel, tout comme le cobra possède le sien.

Intéressant, n’est-ce pas ?

JOUR 3

Mal de tête disparu. J’ai bu mon verre de Tabac le matin-même, parce que malgré les événements de la vieille, hors de question d’interrompre ma diète. Toujours de la douleur dans les reins et la colonne vertébrale. Très faible, très fatiguée.

Nouveau verre de Tabac avant de dormir.

JOUR 4

Douleur dans le dos disparue, mais ma jambe droite me fait mal. C’est à cause de la sciatique, truc héréditaire qui me fait pas vraiment chier dans la vie de tous les jours, mais qui a tendance à se manifester quand je tire trop sur la corde. Je me suis dit que le Tabac était en train de la soigner.

Il devenait de plus en plus évident qu’il s’attachait à rectifier ma structure physique. En revanche, il est intéressant de noter que contrairement à ce que j’avais pu lire, je n’ai connu aucune confusion mentale, même durant la fièvre. Ce travail-là, je l’ai fait l’an dernier, lors de ma diète d’Ayahuma. Et depuis ma prise de Bufo, mon mental est incroyablement silencieux.

J’ai bu de l’Ayahuasca ce soir-là, après avoir repris un verre de Tabac. Entrer dans les détails serait long et bien trop personnel, alors je vais me contenter de pointer les éléments importants.

Le monde du Tabac est noir et or.

Quand son esprit est arrivé dans la cérémonie, je l’ai senti dans tout mon visage. Il est entré dans les mêmes os qui m’avaient tant fait souffrir. Mais cette fois-ci, ça me faisait plus du tout mal, bien au contraire…

Après avoir forgé l’armure dans mon visage, il la faisait maintenant étinceler, comme s’il la polissait tout en douceur, vérifiait que tout était en place, solide, prêt à renvoyer la lumière. J’ai adoré ça.

Quelque chose au niveau des épaules. J’ai pris conscience de la puissance de mes trapèzes. Mes épaules pesaient lourd, lourd de muscles, mais surtout de la responsabilité qui m’incombe désormais, en tant que chevalier servant du Tabac. C’est l’idée qui m’est venue.

Après la cérémonie, c’est comme si je sortais de l’ostéo. Mon squelette était tout fragile, comme s’il avait besoin de s’habituer à sa nouvelle réorganisation. Et puis, j’étais en putain de chute de tension. Je tenais pas debout. J’ai manqué m’évanouir à plusieurs reprises.

JOUR 5

J’ai dormi dix heures. Je me suis sentie faible et vaseuse toute la sainte journée.

JOUR 6

Je sentais que c’était le dernier jour de la diète, mais pour en être sûre, je devais vérifier auprès du Tabac en personne. Donc, j’ai fait une cérémonie d’Ayahuasca. De nouveau, voici les éléments fondamentaux.

Quand le Tabac s’est pointé, j’ai aisément reconnu son monde. Étrangement, je ne le trouve pas beau, son monde. Ce noir et cet or qui semblent se marier vraiment mal, cette violence latente qu’on sent derrière, la puissance effarante qui se dégage de lui, sont difficiles à supporter, comme si c’était démesuré pour un être humain.

Mon corps avait beaucoup de mal à l’accepter, si bien qu’au bout d’un moment, il a commencé à se tordre dans tous les sens, avec une pesanteur dans les épaules qui le clouait au sol, comme si la gravité avait doublé. Mais le Tabac m’a appuyé sur la tête tout en me disant que j’avais fait du bon boulot, qu’il était fier de moi. Qu’il m’avait bien rectifiée.

Les chamans ont ce geste parfois. T’appuyer sur la tête pour faire entrer la medicina en toi et colmater tes canaux.

Mais c’était dur, et c’est finalement mon Cobra qui m’a sauvé la mise en se glissant en moi. Je me suis mise à siffler, à cracher des flèches avec ma voix, à vibrer et à me secouer comme les sonnettes d’un serpent, tandis que mes jambes étaient crochetées l’une à l’autre comme si mon corps de reptile s’accrochait aux branches d’un arbre.

Il m’a aidée à gérer cette passation de pouvoir inhumaine que le Tabac me faisait subir.

Le Tabac m’a dit qu’il allait me rendre mon énergie. Que je pourrais revenir le rencontrer plus tard, afin d’aller plus loin avec lui, dans son monde, mais qu’il était désormais mon ami.

A la toute fin de la cérémonie, une marée noire de fumée opaque et tourbillonnante m’a enveloppée tout entière, se diffusant principalement dans mon ventre.

Et à présent, je la vois à chaque nouvelle cérémonie d’Ayahuasca. Elle est en moi et tout autour de moi. Apparemment, même les autres peuvent la sentir. On me dit que je pue la fumée à plein nez, encore pire que d’habitude !

C’est le Tabac. Il forme un nuage qui fait partie de moi.

A présent, je dois apprendre à l’utiliser comme arme et comme bouclier.

Vous pigez maintenant, quand je vous dis que la medicina amazonienne, c’est une putain de Voie du Guerrier ?

© Zoë Hababou 2023 - Tous droits réservés


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